Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La voie des petites morts
1 août 2023

Médecines et guérisons

Dès la naissance, le premier réflexe du nourrisson est de respirer. Puis il pousse un cri afin de libérer le son exprimant un désir de vivre. Pour tous les êtres le processus de bonne santé se déroule de la même façon. Et celui-ci constitue un point de référence tout au long d’une existence. Ici il s’agit de l’être humain ! Respirer et exprimer par le son un désir originel de vivre.

C’est essentiellement la voie qui est proposée au sein de la pratique de la hutte. Revenir à la respiration et exprimer son désir de vivre, d’être en bonne santé physique et psychique.

Aussi, respirer est la voie primaire, originelle. Exprimer ce désir de vie se développe au sein de la respiration. L’expression d’un tel désir est le cheminement primordial pour l’accomplissement de l’être. Ainsi l’un ne va pas sans l’autre dans la pleine réalisation de être. 

La pratique de la hutte à la maison est une proposition à revenir sur ce point fondamental, éclairant l’état actuel des choses en relation avec l’état originel. C’est à dire, faire un état des lieux par soi-même en cheminant à travers sa respiration et l’expression de son désir de vivre, d’être. 

Au premier abord, le projet a l’air très simple, et c’est bien souvent ce qui pose problème. Mais en y regardant de près, et même de plus près encore, comme le nourrisson, c’est bien la première chose dont nous avons le plus besoin, respirer et s’exprimer.

C’est donc par cette porte que nous y sommes invités. À nous poser un peu, nous asseoir peut-être, mais surtout ralentir jusqu’à nous arrêter. Tant que l’on dépend de la vitesse, il nous est impossible d’entendre, de sentir, de marcher sur ce sentier du renoncement à  je veux je veux, à ceci et à cela.

Abondonner cette course effrénée qui maintient l’esprit, la somme des pensées et émotions, dans un tourbillon sans fin ni limite ; Cela ne se realise pas d’une volonté soudaine axée sur un lâcher-prise souhaité. Il s’agit avant tout d’une intention, une sorte de refuge, qui va se développer et se renforcer au fil d’un long processus au sein duquel il n’existe aucun perchoir, aucune ligne d’arrivée. Et dont la seule direction est tournée vers la liberté d’être. 

Se présenter ainsi aux dimensions de cette pratique invite à accéder à ce qui, dans nos courants sociaux et nos mentalités d’êtres civilisés, nous semblent inaccessibles. De ce fait, nous allumons un feu, comme par enchantement, émerveillement, afin de s’y retrouver tels que nous sommes, assis ou debout, à sa chaleur et sa lumière. Et rien qu’à ce contact, nous y sommes bien, tout simplement parce que nous nous sommes arrêtés, nous avons cessé toute activité physique et mentale, mondaine, et que nous nous accordons une pause.

A partir de là, d’où nous sommes, nous pouvons enfin commencer à respirer, à sentir peu à peu le cheminement complet de notre respiration, observer l’alternance et les mouvements qui en découlent. C’est notre première médecine, comme à notre arrivée dans la vie, en ce monde. Le feu, la vision du feu, ce qui en émane et comment on se sent, à travers respirer.

Ici, nous n’avons besoin de rien d’autre, pas même de lâcher-prise. C’est alors que nous déposons quelques pierres à chauffer dans ce feu. Des pierres volcaniques, nées du ventre de la terre !  Le mariage des pierres et du feu réactive l’énergie originelle issue du noyau terrestre. Nous voici alors en présence d’une seconde médecine ! Ces mêmes pierres chauffées jusqu’à devenir   incandescentes, seront acheminées dans la hutte. C’est ici le fil conducteur de la cérémonie.

Au sein même de cette hutte, autour de ces pierres rougeoyantes, nous venons nous asseoir en cercle. Nous faisons entrer également un sceau d’eau qui, elle, sera versée délicatement et essentiellement  à la main. Le contact de l’eau sur ces pierres incandescentes  délivre une vapeur chaude qui fait tout de suite monter la température. Cette combinaison entre le minéral, l’élément terre, le feu et l’eau, et la vapeur, élément air, c’est la troisième médecine.

Jusqu’ici, nous pouvons faire un état des lieux simplement à travers notre respiration. Mais nous ne sommes pas tout à fait revenu à notre naissance, car ce qui n’a pas été mis encore en lumière, c’est l’expression. Ce fameux cri qui débloque le diaphragme, invitant le corps à se déployer pleinement. 

Aujourd’hui, étant adulte,  ce déploiement c’est la parole et le chant. L’expression par le son ! C’est pourquoi nous sommes invités à parler à voix haute et à chanter  au feu,  à l’extérieur de la hutte, et aux pierres à l’intérieur.  C’est ici la quatrième médecine.

Il n’y a pas besoin d’aller chercher plus loin ! Si nous considérons que nous sommes emportés dans un tourbillon de malaises perpétuels, que nous sommes exposés à toutes sortes de souffrances, et que nous n’arrivons pas à une maîtrise de nos pensées et émotions, nous pouvons faire très vite le constat que nous sommes gravement atteints de maladies chroniques liées à des contaminations multiples et insoutenables. Nous sommes nous-mêmes infectés par le fait d’ignorer cet état de fait.

C’est pourquoi, nous créons ici un contexte favorable afin de sortir de cette ignorance,  la dissoudre, et commencer par nous-mêmes à évaluer, faire un diagnostic, un état des lieux, du sens de notre existence et ce, en toute sincérité.

Cela peut nous apparaître difficile car nous n’en avons sans doute jamais pris la mesure. Cependant, il ne s’agit pas d’un exercice de style, mais bien de se sortir de cet état léthargique, d’ensommeillement, d’ignorance consentie, faisant de nous des personnes aux mentalités sans cesse complaisantes diluées dans de multiples formes d’influences. 

Cette pratique ne propose pas d’être sauvé ! Simplement de revenir à notre respiration. Sans cette prise de conscience, il nous est impossible de ralentir et de nous poser vraiment, en totalité. Et tant que la pause n’est pas effective, il nous est impossible également de rencontrer notre voix originelle, notre cri de naissance, le chant alchimique de notre corps, de notre cœur et notre esprit.

Aussi ! Sommes-nous malades au point d’y trouver des points de guérisons ? Ou bien nous manque t’il seulement la vérité d’être tels que nous sommes à l’instant même où nous nous exprimons  ?

791AAAC1-70C2-4C15-B1E8-79FDD7DF64A2

 

Publicité
Publicité
Commentaires
La voie des petites morts
Publicité
Archives
Pages
La voie des petites morts
Publicité