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La voie des petites morts
1 mars 2023

Ralentir à l'effacement

Il suffit d'un pas,  d'un chant d'oiseau, d'une première étoile dans un ciel vide, d'une rencontre avec un escargot, une fourmi, une araignée, un vent léger effleurant le regard jusqu'à l'ombre incertaine, pour que l'esprit émerge un peu dans la brèche. 

La pensée vient s'y glisser. Une sorte de miracle tant l'épuisement est total, tant l'emprise redouble en intensité sur l'exigence de la situation. Tant il est impossible pour la volonté personnelle d'y renoncer.

À ce jeu, il est toujours de la plus haute importance ! Au point où l'environnement présent n'est autre qu'un décor supplémentaire à l'exigence du moment. 

Le corps est si fatigué, ! D'une lassitude extrême, alternant entre le creux et le sommet à une vitesse vertigineuse. Si fatigué que l'esprit lui-même n'écoute plus, n'entend plus, se ferme à l'espace. Sa vision se restreint à l'objectif seulement, au rendez-vous pris.

Une sorte d'effervescence s'installe au départ, laissant peu à peu la place à une course effrénée. Le temps se superpose au temps. Gagner du temps ou au mieux ne pas en perdre. Sinon c'est le pire venant se fondre dans un langage exarcebant la pensée sombre. 

Montre en main, chrono sur le cœur, chaque pulsation s'aligne sur les rythmes cadencés du monde. Le devoir d'assumer ses actes, au nom d'une promesse confondue en engagement,  ne fait que renforcer l'espoir d'être considéré à sa juste valeur. 

Tout est orchestré de sorte à ce que l'être s'automatise par lui-même en se précipitant vers un monde qui asservit. Il asservit jusqu'à la chute, à la dépression, à la fusion des extrêmes, à ce qui empoisonne l'âme et la vide de son énergie vitale. 

S'asseoir sur un tronc d'arbre en forêt, près d'une source claire, sur le haut d'une montagne, survolant les vallées. Là où personne n'attend personne, là où personne n'est attendu. Là où la structure du monde s'efface peu à peu entre douleur et tristesse.

Marcher avec l'esprit, du bout des doigts, sur la pointe du cœur, la plante des pieds bien au sol....et ralentir, ralentir jusqu'à l'effondrement de la pensée discursive. 


Revenir à l'essence de la vie, l'esprit vif au papillon et à l'abeille, autant à l'ours et au bison 


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