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La voie des petites morts
16 février 2023

Dissolution

L'intention de traverser la première passerelle donne naissance à un processus de guérison.  Il s'ouvre alors une voie où les entraves de la confusion se manifestent par la douleur existentielle.  Les émotions en sont le prisme majeur.

Bien qu'à la racine de toute souffrance se concentre une mentalité de pauvreté, nourrissant tous les systèmes de perception et d'analyse afin d'adapter un modèle de pensée basé sur les croyances, les concepts et la critique. 

Tout ceci implique une façon de vivre, d'agir et de réagir, en mode de fonctionnement qui interagit entre les corps physiques, émotionnels et mentaux. 

De cette façon, ces trois corps sont en permanence sous l'emprise de la menace et donc de l'agression. Une agression qui s'installe dans des schémas de pensée utilisant la défense en retour, par l'agression également, mais aussi la justification, la mise en place de barricades émotionnelles, et surtout l'ignorance, au sens où il est plus facile de faire le mort plutôt que d'intervenir. 

La manifestation essentielle de ces schémas se retrouve au sein du dialogue intérieur, à travers les pensées discursives se répondant tour à tour, et ayant pour but de confirmer son existence, de la justifier, et de la prolonger jusqu'a l'éternité, afin d'échafauder un plan pour éviter la mort de soi. 

La traversée de cette première passerelle est un appel lié à une succession de prises de conscience, éclairant le mode de fonctionnement d'où découlent la douleur et la confusion.  Néanmoins, l'être se rend vite compte que cette traversée ne suffit pas et qu'il est nécessaire de commencer à marcher au delà de la rive. C'est à ce moment précis que la passerelle se désintègre dans le précipice et qu'alors, il n'y aucun moyen de faire marche arrière. 

Le voyage vient d'arriver ! L'être se met en selle,  prenant vite la mesure qu'il chemine sur une terre semée d'embûches. C'est ainsi que chaque obstacle se dressant devant lui est un moyen subtil d'ouvrir une porte, de se libérer de certaines charges émotionnelles et mentales. 

Puis il se rend compte que le principal obstacle c'est soi-même. Ce sont ses bagages, ses gamelles, ses plumes, ses errances matérielles  et fantasmagoriques.

Ses errances sont inspirées essentiellement par ses routines, mentales, émotionnelles, affectives....Et le seul moyen d'en sortir c'est de les piéger afin de les dissoudre. 

Les dissoudre pour ne pas qu'elles reviennent. Car s'en séparer seulement n'est qu'une invitation à y revenir.  Ici la dissolution est impérative, nécessaire. Car cheminer sur la voie de l'inconnu exige de ne plus s'encombrer de superflus.

Dissoudre en soi la moindre particule d'éternité. 

Se rapprocher du feu, des pierres médecines, y verser l'eau jusqu'à la vapeur épaisse. Confesser à voie haute les tensions du présent, ce qui est, sans explication, sans demande, sans changer le monde, sans aucune volonté personnelle. Et dissoudre sans savoir, sans rien savoir, sans aucune évaluation, juste être à la terre, à la respiration, aux battements du cœur dans le corps. 

Dissoudre en soi la douleur d'exister.

Verser l'eau sur les pierres chaudes, sur le cœur de la mère terre, verser l'eau en soi.

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