La lune nomade

Solitaire à la nuit

un précipice précède la sensation

Juste un pas 

l'oraison funèbre s'engouffre

dans l'immensité d'une mémoire

sans retour

"Le guerrier est guerrier parce qu'il reconnaît en lui sa fragilité, son incessant basculement, son déséquilibre permanent et l'alternance de ses propres perceptions.

Il est guerrier de cela, parce qu'au coeur de cette fragilité, il sait qu'il ne peut laisser personne en décider à sa place, tout en sachant que la seule décision qui soit valable au sein de son existence, c'est de se détacher de soi afin de ne pas perdre le lien universel.

C'est une décision qui appartient à chaque être et cela il le respecte. Comme il se respecte lui.

Il est sur une voie de guerrier car c'est là le seul moyen qu'il a pour tenir face au monde, et continuer à l'explorer tout en étant sensible.

S'il y a affrontement, alors il y a encore aveuglement. Patience et sobriété doivent se rassembler.

Si un être cherche à tout prix une autorité, un seigneur, un père, alors il finira par bâtir une église, une association, une organisation, une juridiction. Il la nommera et en récoltera les fruits, les pierres, les édifices, et aussi les attachements. Cela sera encore une mise en propriété. A chacun son territoire.

Le guerrier marche dans la vie comme il saute dans le vide, parfois les larmes aux yeux et la peur au ventre.

Les larmes aux yeux face à l'implacable constat qu'il fait face à l'infini. La peur au ventre, face à la conscience qu'il maintient au sein de sa solitude.

La connaissance du sans-nom lui a fait un cadeau suprême, non pas au nom d'une tradition ou d'un principe autoritaire, simplement pour sa liberté et celle de tous les êtres